1962. Jackson, Mississipi. A une époque où la ségrégation raciale est toujours d'actualité aux Etats-Unis, Aibileen est une bonne noire qui travaille chez les Blancs depuis près de quarante ans. Ses employeurs actuels sont les Leefolt, chez qui elle fait le ménage, la cuisine et s'occupe de Mae Mobley, leur fille de 2 ans. La cinquantaine, femme sans histoire, Aibileen travaille avec professionnalisme et veille à ne pas s'attirer les foudres de ces employeurs. Sa meilleure amie Minny, une bonne également, n'a quant à elle pas sa langue dans sa poche. D'ailleurs, son franc-parler lui vaut de se faire bientôt renvoyer par sa patronne, Miss Hilly.
La patronne d'Aibileen,
Miss Leefolt, organise une fois par semaine un jeu de bridge auquel
elle invite ses amies. Parmi celles-ci, Miss Hilly, prétentieuse,
attachée aux lois raciales et à une société où la race blanche
est supérieure à la race noire ; et Miss Skeeter Phelan, qui
se révèle différente de ses amies, ne partage par leur intérêt
pour les frivolités et développe une envie de changer les choses.
Au fil de l'histoire, les
destins de Miss Skeeter et des deux bonnes noires vont se croiser et
s'unir dans la poursuite d'un but commun : changer la mentalité
des habitants de Jackson et accorder plus de droits aux bonnes noires.
L'avis de Cherifa Tabiou
La couleur des sentiments est un très beau livre car on est rapidement plongé dans la vie des narrateurs. L'histoire est racontée par 4 personnes : Aibileen, Minny, Miss Skeeter, puis l'auteur elle-même. La plume de chaque narrateur est différente. Le style de l'auteur est neutre, celui d'Aibileen emploie un langage parfois familier, ainsi que des expressions liées à sa condition de bonne noire. La révolte, rarement contenue et souvent exprimée de Minny, caractérise sa plume. Quant au style de Miss Skeeter, on y décèle une bonne éducation et l'appartenance à une famille respectable.
Les mères d'Aibileen et
de Minny étaient elles-mêmes bonnes et ce sont elles qui ont appris
le métier à leurs filles. A Jackson, Mississipi, les Noirs vivent
dans un quartier qui leur est réservé et n'ont pas le droit de
fréquenter les mêmes lieux que les Blancs (pharmacie, bibliothèque,
supermarché etc.). D'ailleurs, dans la plupart des maisons, les
bonnes noires n'ont pas le droit d'utiliser les mêmes toilettes que
leurs patrons.
Le livre est écrit sur
fond d'événements historiques (Rosa Parks, Marthin Luther King) et
au fil de l'histoire, on sent que la génération d'Aibileen et de
Minny est probablement la dernière des bonnes noires, en tout cas, telle que leur condition de vie et de travail l'a été jusqu'à
présent : payées au lance-pierre, traitées comme des
personnes de race inférieure.
Le livre se termine sans
un vrai épilogue. Que deviennent Aibileen, Minny et Skeeter ?
Leur vie future est annoncée mais le lecteur reste sur sa fin car il
aurait été appréciable de pousser un peu plus loin les prémices
de leurs nouvelles vies.
Je l'ai achetée, et je n'ai pas encore eu l'occasion de le lire.
RépondreSupprimerIl faut dire que ce jour là, j'en avais acheté près de 6 en même temps...
Je vais bientôt le commencer, tu m'as donnée envie.
Même si j'ai eu l'occasion de regarder le film, je suis persuadée que des détails croustillants seront à redécouvrir dans ce livre.
Bises,
Manouchka
http://frisettesetcompagnie.wordpress.com
Merci Manouchka pour ton commentaire. En effet, ayant également vu le film (après avoir lu le livre), je trouve que le livre est beaucoup plus détaillé et les personnages y sont plus attachants. On apprend à mieux les connaître et on se surprend à partager leurs espoirs, leurs craintes, leurs joies.
RépondreSupprimerJe te souhaite une excellente lecture, tu me diras ce que tu en as pensé :)
Bisous